22. septembre 2022

La guerre en Ukraine va-t-elle impacter l’immobilier en Suisse ?

Le magazine Propriété s’est penché sur les conséquences que pouvait avoir le conflit en Ukraine sur le marché immobilier Suisse :

Elle a beau se dérouler à plus de 2000 kilomètres de chez nous, la guerre en Ukraine a des conséquences qui se font sentir jusqu’en Suisse. Au point, même, de faire trembler le marché immobilier local, à en croire les résultats d’une étude menée en ligne (du 9 mai au 3 juin 2022) par la PropTech B2B PriceHubble, qui développe des solutions digitales innovantes et des analyses pour les biens immobiliers rési- dentiels. La majorité des professionnels de l’immobilier interrogés, soit 55 % d’entre eux, avouent en effet craindre des répercussions négatives au cours des 12 prochains mois.

Qu’est-ce qui induit cette fébrilité ?

Les sondés qui se disent inquiets avancent trois raisons principales : la hausse des coûts de construction, l’accroissement des taux d’intérêt hypothécaires et la stagnation, voire la diminution sur le marché des acheteurs. « L’augmentation des coûts des matériaux et des délais de livraison a un impact à la fois sur les chantiers de construction et sur les prix d’achat, note l’un des gestionnaires immobiliers. En conséquence, les acheteurs se tourneront vers les biens existants et abandonneront les projets de construction. » Si bien que 28 % des sondés s’attendent déjà à un recul du nombre de mandats dans l’année à venir.

Quid des biens de luxe et de ceux économes en énergie ?  En va-t-il de même sur l’ensemble du marché immobilier résidentiel ?

L’étude PriceHubble, intitulée « Impacts de la guerre en Ukraine sur le secteur de l’immobilier en Suisse », s’est aussi intéressée au secteur des biens de luxe.  En l’occurrence, aucune majorité ne se dégage, puisque les répondants hésitent entre un recul (31 %), une hausse (34 %) ou une stagnation (35 %) des prix.  « En Suisse, les biens immobiliers de luxe, en particulier les mieux situés, auront toujours tendance à trouver acquéreur (originaire de Suisse ou de l’étranger) et il se peut donc que les prix demeurent les mêmes, voire augmentent », reste convaincu l’un des spécialistes du panel.

Le sondage s’est en outre penché sur l’évolution des prix des biens économes en énergie. Là encore, l’indécision est de mise, puisque la moitié des professionnels interrogés ne s’attend pas à une plus forte variation de prix pour les achats de biens immobiliers affichant une catégorie d’efficacité énergétique élevée (A ou A+), alors que l’autre moitié y croit fortement, à l’instar de ce gestionnaire qui a participé à cette étude : « Ce changement va pourtant se produire, puisque les gens accordent une importance grandissante à cet aspect. » Bref, si certaines peurs se cristallisent parmi les acteurs du marché immobilier suisse depuis le début du conflit en Ukraine, les avis restent quand même très partagés. Seul l’avenir semble pouvoir nous dire si ces inquiétudes sont vraiment fondées ou si elles vont vite se dissiper…